Le développement d’outils de communication
Différents outils, créés par les forces de l’ordre ou par des organisations de coopération policière internationale, sont destinés à être utilisés non seulement par ces organismes, mais également par le grand public. Leur objectif est de sensibiliser l’opinion publique au problème du trafic illicite des biens culturels et de répandre l’idée que cette question concerne tout un chacun. Par exemple, plusieurs sites web ont lancé des systèmes d’alerte, qui s’activent dès qu’un vol ou des fouilles illicites surviennent. Le système le plus connu est celui du site d’INTERPOL. D’autres organisations et institutions proposent des services similaires, comme Safety of Quebec ou Museum Security Network.
Récemment, le projet participatif en open source Looted Heritage a mis en place un système de géolocalisation visant à localiser les vols et pillages dans le monde entier, grâce au signalement des utilisateurs. Il a également cherché à rendre les systèmes d’alerte plus faciles d’utilisation pour les visiteurs. Une telle exploitation de données, encore inédite dans ce domaine, pourrait s’avérer très utile. Cependant, le principal obstacle reste la collecte d’informations.
Contrairement aux domaines pour lesquels la sensibilisation et les plaidoyers sont considérés comme des avantages stratégiques cruciaux, le secteur du patrimoine rencontre quelques difficultés à recourir aux documents de communication visuelle. Certaines organisations, telles que l’UNESCO ou INTERPOL, ont malgré tout utilisé ces outils par le passé. Les Listes rouges de l’ICOM illustrent elles aussi l’impact considérable des supports visuels en termes de communication et de sensibilisation. Certaines administrations gouvernementales utilisent parfois ces types de supports afin de sensibiliser leur population au trafic illicite de biens culturels. C’est le cas de l’Australie, du Bélize, du Pérou ou encore de l’Afrique du Sud. Ces exemples pourraient bien inspirer d’autres pays qui souhaiteraient protéger leur patrimoine culturel du vol et des pillages.
Les musées et autres institutions culturelles peuvent également jouer un rôle important en organisant des expositions sur le trafic illicite. En juin 2014, le musée égyptien du Caire a décidé de consacrer une partie de sa salle d’exposition à cette question, et a présenté des images de dizaines de musées qui ont été pillés lors de la révolution avant que leurs objets soient finalement retrouvés. En 2012, le musée de Thessalonique a organisé une exposition intitulée « Trafficking of antiquities: Stop it!!! ». L’UNESCO et l’unité des Carabiniers spécialisée dans la protection du patrimoine culturel se sont quant à eux associés pour proposer une exposition sur les objets volés retrouvés, au siège de l’UNESCO.
L’utilisation de vidéos est aussi extrêmement efficace. Malheureusement, le manque d’outils est encore une fois à déplorer. On peut toutefois citer quelques vidéos intéressantes, produites par INTERPOL ou par le Brooklyn Museum. Cependant, l’UNESCO reste la seule organisation qui se sert régulièrement de cet outil et produit des vidéos telles que « 40 ans de lutte contre le trafic illicite de biens culturels », « Fighting illicit traffic of cultural property in South-East Europe », ou les récentes séries « Alerte au pillage des biens culturels en […] » et « Le patrimoine culturel c’est l’identité. Ne le volez pas ! »
0 Comments